samedi 26 décembre 2015

Mon avis sur "Une putain d'histoire" de Bernard Minier

Depuis 2011 et la parution de son premier roman Glacé Bernard Minier vit une putain d'aventure. De l’administration des douanes au grand bain de l’écriture, il n'y avait qu'un pas que Bernard Minier a franchi avec succès. Ses romans et surtout son héros, le commandant Servaz, sont toujours très attendus. Mais pour ce quatrième roman, exit le commandant Servaz et les Pyrénées. Une putain d'histoire est un hommage au thriller américain. Il nous faut donc traverser l'Atlantique, direction Glass Island, une petite île de l'état de Washington, entre Seattle et Vancouver, tout au nord-ouest des États-Unis.

Henry, seize ans, aime les livres, les films d'horreur, les orques et Nirvana. Henry est un ado comme les autres. Après avoir beaucoup voyagé, déménagé, il vit depuis sept ans sur Glass Island qui une fois les touristes repartis, retrouve son calme, sa promiscuité. Sur l’île battue par les flots, tout le monde connaît tout le monde, personne n'a de secrets ou alors ils sont bien enfouis...  Henry vit avec ses deux mamans adoptives.  Il a sa bande de copains et une petite amie, Naomi. Entre eux c'était pour la vie et leur mantra était JMNS : Jusqu'à ce que la Mort Nous Sépare. Et justement, la mort va les séparer. Après s'être disputé avec elle, sur le ferry les ramenant de l'école, Henry n'aura plus de nouvelles de Naomi. Et pour cause, le lendemain son corps sera découvert  sur une plage de l'île. Évidemment,  Henry a le profil du suspect idéal. Tout l'accuse même les réseaux sociaux. Prêt à tout pour prouver son innocence, l'adolescent va mener l'enquête avec ses copains. Parallèlement, un homme politique en passe d'être élu gouverneur va s’intéresser à lui. Voilà pour le décor et l'ambiance.
Sous fond d'écoutes, de nouvelles technologies, de vent, de pluie, de tempête, peu à peu les secrets des uns et des autres vont se révéler, l'angoisse va monter crescendo.

Une putain d'histoire est un putain de thriller ! C'est un roman vraiment abouti. On y retrouve l'ambiance de Glacé, notamment parce que les personnages sont confinés dans un lieu isolé au climat hostile. Comme toujours avec Bernard Minier,  les personnages sont particulièrement léchés, donc totalement crédibles. Internet et ses travers est un des thèmes centraux d'Une putain d'histoire, décrit comme un outil de contrôle glaçant, une intrusion grandissante dans nos vies. Quant à l'intrigue, elle est tout bonnement magistrale et nous tient en haleine jusqu'à la dernière page.
Au commencement est la peur.
La peur de se noyer.
La peur des autres, ceux qui me détestent, ceux qui veulent ma peau.
Autant vous le dire tout de suite : Ce n’est pas une histoire banale. Ça non. c’est une putain d’histoire. Ouais, une putain d’histoire…
Une putain d'histoire a reçu en octobre dernier le prix du meilleur roman francophone au festival de Cognac. Une putain de trajectoire pour cet auteur qui a été primé deux fois à Cognac, du jamais vu. Chapeau bas Monsieur Minier !  

2016 devrait connaître le retour de Servaz, d'Hirtmann et de Gustav Mahler. Je les attends  avec impatience.

D'ici là, bonne putain de lecture !

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