vendredi 27 janvier 2017

Mon avis sur "Dieu n'habite pas La Havane" de Yasmina Khadra

Dieu n’habite pas la Havane est le dernier roman de Yasmina Khadra. Une histoire somme toute ordinaire sur fond de rumba, ornée des chaudes et sensuelles couleurs de Cuba.

À l’heure ou le régime castriste s’essouffle, Juan del Monte Jonava, alias Don Fuego, chante toujours dans les cabarets de La Havane. Jadis, sa voix magnifique électrisait les foules. Aujourd’hui, les temps ont changé. Le Buena Vesta, le club dans lequel il se produisait est privatisé, vendu à une riche américaine.  Le roi de la rumba est alors remercié. Livré à lui-même, il erre dans les rues. Il s'accroche à sa gloire passée jusqu'au jour où il rencontre Mayensi, une belle jeune fille rousse dont il tombe éperdument amoureux.   

Yasmina Khadra a quitté l'Orient pour rejoindre les Caraïbes et nous conter un Cuba d'aujourd'hui, peut-être plus propice à une réflexion nostalgique sur le temps qui file, la gloire qui passe. L'auteur nous rappelle s'il en était besoin, que rien n'est jamais acquis, que la Société évolue, qu'elle est source de changements. Si ces mutations sont parfois bénéfiques, elles peuvent aussi être génératrices d'angoisse. 

Hier encore idolâtré, protégé par le régime politique alors en place, Don Fuego vieux beau décadent, trimballe sa nostalgie et ses costumes usés là où ses pas le mènent. C'est en déambulant qu'il rencontrera une sublime jeune fille qui n'a que le tiers de son âge. Divorcé, cela fait une paire d'années qu'il n'a plus aimé. Fasciné par la beauté et la jeunesse de la belle, il veut croire en des lendemains heureux. Peu à peu il reprend espoir, retrouve sa joie de vivre et une certaine insouciance. Cette allégresse ne durera qu'un temps... Le temps que la réalité le rattrape.   

Au-delà de cette thématique et même si sa plume tend à le magnifier, Yasmina Khadra nous dépeint avec parcimonie le rude quotidien des cubains. Les familles s'entassent par dizaine, la jeunesse est désœuvrée, délaissée, des trafics en tout genre s'organisent pour mieux contrer le rationnement, le tout largement arrosé d'alcool. Heureusement la plume de l'auteur, la jubilation de chanter, de danser et de croire en des lendemains plus heureux contrebalancent la noirceur du récit.

Au final, et bien que Dieu n’habite pas la Havane, ne soit pas le meilleur roman de Yasmina Khadra, sa subtile mise en musique est une douceur pour nos oreilles et son écriture une véritable caresse pour nos yeux.

Belle lecture !

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