lundi 24 juillet 2017

Mon avis sur "Les enfants de Venise" de Luca Di Fulvio

Après l'Amérique des années 20 et son envoûtant Gang de rêves, Luca Di Fulvio nous revient avec Les enfants de Venise. C'est donc dans les calle de la Venise de la Renaissance que l'auteur a choisi de répandre son souffle romanesque. Un pavé de 800 pages, totalement prenant !
 
Les enfants de Venise raconte la survie d'une bande d'orphelins qui ne connaît que la rue, les égouts, la faim, la crasse. Ils s'appellent  Mercurio, Benedetta et Zolfio. Le vol est leur seul moyen de subsistance. Impliqués dans le meurtre d'un usurier juif, ils fuient Rome pour rejoindre Venise. En route, ils font la connaissance d'un bataillon de soldats et d'une jeune fille Guiditta et de son père, Isacco le médecin. Tous deux sont juifs. Mercurio le voleur chrétien et Guiditta la juive seront fortement attirés.  Benedetta  ne le supportera pas, à tel point qu'elle fera tout pour éloigner les deux tourtereaux, tout comme Isacco qui ne peut envisager que sa fille s'amourache d'un goy, de surcroît voleur. Arrivés à Venise, les juifs coiffés d'un bonnet jaune seront parqués dans un ghetto, tandis que Mercurio tentera de vivre le plus honnêtement possible. Il a un rêve, retrouver Guiditta et prouver à son père qu'il peut être digne de l'amour de sa fille. Un projet que Benedetta ne manquera pas de contrarier.
 
Les enfants de Venise c'est un roman choral historique, une invitation à plonger dans une Venise très éloignée du romantisme d'aujourd'hui. La Venise du XVIème siècle est empreinte de misère, de violence, d'insécurité.  Il y a les privilégiés et les miséreux, les sans-dents. Entre ces deux mondes, il y a ceux qui ont été contraints de fuir et qui ont trouvé refuge à Venise. Ils essaient de s'en sortir, ils rêvent à une vie meilleure. Mercurio est de ceux-là. Il est espiègle, intelligent, rusé et débrouillard. Déterminé, il fera tout pour franchir les obstacles et vivre sa passion avec sa bien-aimée.
 
Les enfants de Venise c'est un peu un mixte entre le Roméo et Juliette de Shakespeare et Les piliers de la terre de Ken Follet. Il y a de l'amour, de l'amitié, des aventures, de l'action, des rebondissements, de la fourberie et de l'humour. Aucun doute, Luca Di Fulvio a le sens du romanesque. Mais au-delà de cette qualité, il est particulièrement bienveillant. Pour preuve, tous ses personnages sont très attachants, profondément humains. En outre et à l'instar de son précédent roman, il s'attache à délivrer un message d'espoir et de confiance. Il nous démontre que la cohabitation entre les différentes religions n'est pas un obstacle infranchissable, mais une des composantes de l'identité de chacun. Il tord le cou au fameux proverbe -que je déteste tant- "les chats ne font pas des chiens". Résolument optimiste, il affirme qu'il n'y a pas de rêve trop grand, qu'il est possible d'évoluer, de s'élever socialement, il suffit de s'en donner les moyens.
 
Bien que Les enfants de Venise soit un peu en-deçà du Gang des rêves, il n'en demeure pas moins que c'est un bon roman qui embarque le lecteur tel un bon film de cape et d'épée que l'on regardait enfant, des étoiles plein les yeux.

Ne ratez pas le dernier Luca Di Fulvio, c'est 1,110 kg d'aventure.
 
Belle lecture !
 

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